La réticence à entrer en médiation familiale
Résister en psychologie, c'est être en conflit. C'est refuser de changer ce qui nous préoccupe, refuser de communiquer avec l'autre, refuser d'apaiser la situation parentale ou familiale.
Le conflit revêt différentes formes: il peut être d'ordre intra-personnel (mésentente d'un individu avec lui-même), inter-personnel (mésentente avec d'autres personnes), ou d'origine sociétale (résultant de l'évolution des modes de vie).
Or entrer en médiation, c'est être prêt à modifier notre rapport à l'autre avec qui nous sommes en conflit. C'est faire preuve de résilience, qui consiste pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre en compte ce qu'il a vécu et à le dépasser afin de se reconstruire et aller de l'avant. C'est venir « déposer les armes » dans un espace neutre et confidentiel, qui permettront aux parties d'accepter le conflit et de le dépasser.
Quels sont les freins à entrer en médiation familiale ?
On peut avoir honte: Ce sentiment se nourrit de la conscience de sa propre incapacité à s'en sortir seul(e), de la culpabilité qu'elle en retire et de la nécessité de devoir demander de l'aide à un médiateur familial.
On peut également avoir honte de parler devant quelqu'un d'extérieur. Notamment lorsque la culture et l'éducation que l'on a reçues sont traditionnelles ou conservatrices, que l'on ose pas parler de ses problèmes personnels ou pour de nombreuses cultures, on préfère « régler ses affaires en famille ».
La médiation familiale s'introduit dans la sphère privée et pour certaines personnes, parler de soi et s'exposer au regard d'un professionnel inconnu renvoient à donner à voir sa propre impuissance face à une réalité qui échappe.

Le médiateur familial, par son intervention, va inscrit les personnes dans un processus de transformation du conflit, qui vise à leur redonner une image positive.
Ce n'est pas le bon moment: Pour entamer une médiation, il faut se sentir prêt. Parfois, une des parties se sent plus prête à entrer en médiation par rapport à l'autre partie. Le médiateur familial va aider les parties et va reconnaître les périodes de transition au sein d'un couple, d'une famille,… et va le accompagner avec bienveillance.
La médiation est toujours volontaire et il arrive parfois que les parties entament une médiation puis l'arrêtent pour revenir ensuite.
Le difficile envoi en médiation: Il est important que le médiateur se pose toujours la question suivante: « Est ce que cette situation parentale ou familiale relève ou pas de la médiation ? ».Car il y a des situations qui sont délétères à tenter la médiation comme les situations de manipulations et d'emprise, l'alcoolisme et la drogue, la violence parentale, conjugale et intra-familiale ou encore la fragilité psychologique ou mentale d'une des personnes, car sa sécurité psychique pourrait être mise à mal.
On a donc tous le droit d'être réticent à entrer en médiation familiale. Il est important d'expliquer aux personnes en quoi consiste une médiation, il faut respecter le fait que l'espace neutre de la médiation doit se garder de toute pression externe.